Arrivée ! Pas trop tôt ! Faut dire que le pensionnat était quand même loin de sa petite ville. Elle avait été bonne pour faire du stop. Enfin à sa manière fantôme évidemment, elle avait donc fait une sorte de saute-voiture. Elle restait dans un véhicule jusqu’à ce qu’il n’aille plus dans la direction qu’elle souhaitait, dès qu’il changeait de voie, elle passait à travers la carrosserie et rentrait dans un autre habitacle. Le principal problème était que son sens de l’orientation avait toujours été plutôt approximatif. Elle ne s’était donc rendue compte qu’elle allait dans la mauvaise direction qu’un peu tardivement et ce plusieurs fois. Quoi qu’il en soit, après s’être suffisamment rapprochée de sa destination, elle avait terminé le reste en flottant jusqu’à l’établissement.

Evidemment, faute d’avoir véritablement suivi une route puisqu’elle en avait profité pour flotter à plusieurs mètres du sol et profitait amplement de son immatérialité pour aller en ligne droite sans tenir compte des divers obstacles, elle n’était pas devant l’entrée… Cela avait plutôt l’air d’être les jardins à l’arrière du bâtiment. Pas grave, elle allait juste faire le tour, ou tout traverser… Mais si ici tout le monde pouvait la voir, autant éviter d’y aller franchement. Si elle traversait une classe ou ne salle d’eau elle serait gênée à mort… Enfin presque à mort, après tout elle était déjà décédée…

Bref, Alice était arrivée. La jeune fantôme cessa de flotter pour revenir se poser au sol. Elle avait encore du mal à croire qu’elle allait vivre entourée d’êtres extraordinaires ici ! Mais bon elle doutait que la plupart d’entre eux flottent dans les airs, autant avoir l’air normale… Un soupçon de fierté ou de coquetterie qui la poussait à continuer à paraître ordinaire ?

Qu’importe, en tout cas elle comptait bien faire attention à ne pas révéler sa condition de fantôme comme si de rien n’était. Tant qu’à faire, elle préférait encore jouer « l’humaine normale », même si un observateur attentif remarquerait bien vite qu’elle avait tendance à reflotter d’un petit centimètre dès qu’elle bougeait et qu’elle évitait tout contact physique, que ce soit avec les objets ou les personnes. Sans compter d’autres détails, maintenant qu’elle était une fantôme après tout elle n’avait plus d’odeur par exemple, et plus d’ombre non plus.
N’empêche, cela n’avait pas que des inconvénients ! Par exemple, plus besoin de s’ennuyer à monter des escaliers, attendre l’ascenseur, ouvrir les portes –pour un flemmard ces détails ont de l’importance !- et surtout elle n’avait pas eu à s’encombrer d’une immense valise qui aurait contenu toute sa garde-robe, nécessaire à maquillage, bijoux et j’en passe.

Elle « marchait » donc dans les allées du jardin avec l’intention de faire le tour jusqu’à l’entrée quand elle entendit un léger bruit derrière elle. Quelqu’un ? Curieuse, la jeune femme se retourna. Elle n’avait pas encore utilisé son pouvoir, la personne qui était là serait-elle capable de la voir ?

Le jardin, ici où j'ai fais mes premiers pas et ma première rencontre avec cette autre fille aux longs cheveux noires plutôt belle à mon égard. Je marche donc sans but, comme la plupart du temps sans réfléchir à quoi que se soit et porte comme toujours Mikono sur mon dos. Les journées me paraissent longues, mais en si peu de temps j'en suis à ma troisième rencontre. La vampire, la fille aux cheveux noires et Miss l'analysatrice... Des rencontres toutes... "originales" diront nous.

Si je suis là c'est pour une fois de plus m'éclipser comme le le fais si bien, et ce, souvent lors des heures de cours. Je m'étire un petit coup pour me dégourdir un peu, je reste constament avachi sur des tables ou à me balancer sur une chaise, alors ça ne peut pas me faire de mal de prendre un peu l'air. Je fais craqué mon cou, puis mes doigts et mes genoux. Lorsque je vois une fille qui flotte débarquer de je ne sais où! Je frotte mes yeux pour vérifié, et je confirme, ce n'est pas une hallucination !

Plutôt Simple, longs cheveux noirs, beau visage, corps normal enfin bref. Une jeune fille basique un peu plus belle qu'à la normale. Enfin pour les êtres humains cette filles seraient un vraie canon. Mais sa banalité ne me plait pas trop. Je préfère les couleurs surnaturelles comme le blanc, le rouge ou autre n'existant pas de base naturellement dans les couleurs du corps humain. À un moment. Elle regagne le sol, puis se tourne vers moi d'un air intrigué. Je crois avoir deviné le problème...

En effet, elle n'a pas d'ombre, on sent une faible présence vitale. Oui, cette fille est morte, un fantôme à tous les coups. J'ai de la chance de pouvoir la voir. D'un côté, je suis censé être morte moi aussi alors, je peux la voir comme tous les morts qui dont ici si j'en croise. Si elle voulait être discrète c'est foutu avec moi ! Je m'approche donc d'elle, visage neutre, pas du tous intrigué par cet esprit se trouvant ici, et entame un dialogue.

- Je sais pas pourquoi tu restes caché, mais avec moi tu vas pas être invisible je peux te voir. Je me nomme Sayotimi. Et toi ?

Waw, directe la naine… Et elle la voyait. Bon pour un premier contact avec les pensionnaires de l’établissement, c’était tout à fait différent de l’idée qu’elle s’en faisait. Elle qui avait imaginé une arrivée discrète et invisible jusqu’à ce qu’elle trouve une situation propice à son intronisation, voilà qu’elle se faisait aborder avant même d’être entrée dans le bâtiment. Bon elle était de mauvaise foi, la jeune… créature –Alice ne savait pas du tout à quelle race elle pouvait appartenir- n’était pas si petite que cela, à peine quelques centimètres de moins qu’elle mais il fallait avouer qu’elle n’avait pas beaucoup d’attrait physique suivant les critères de la fantôme.

D’accord, Alice était assez mesquine là ! Mais elle s’attendait à… autre chose. Et puis qu’elle insinue qu’elle se cachait l’énervait. Elle ne tentait pas d’être discrète ! Elle était tout simplement invisible en temps normal, comme si elle voulait que personne ne la voie… C’est frustrant qu’on vous traverse sans même s’en rendre compte vous savez ! Et puis la gamine –Alice n’arrivait pas à la voir d’une autre façon vu son absence de forme- la regardait avec un air neutre comme s’il était parfaitement banal de voir un fantôme, logique ! Vous en voyez tous les jours des fantômes, rien qu’en allant faire vous courses vous en croiser trois… Ce manque d’intérêt pour sa personne l’agaçait et mettait sa fierté déjà blessée par son état fantomatique sérieusement à mal.

D’un ton légèrement irrité, la jeune fantôme répondit donc :

-Je ne suis pas cachée… La preuve : je suis au milieu du chemin… marmonna-t’elle tout bas. Je m’appelle Alice.

Elle flotta doucement pour s’approcher de son interlocutrice avec un sourire poli. Bon pourvu qu’elle ne l’embête pas trop longtemps ou qu’elle lui donne des informations utiles sur le pensionnat, elle devait encore se présenter à l’accueil et tout un tas de trucs administratifs ainsi qu’emménager dans sa chambre. Pas qu’elle ait tant que cela besoin d’une chambre soit dit en passant mais bon.

-Je ne suis pas cachée… La preuve : je suis au milieu du chemin… Je m’appelle Alice.
- Je t'ai entendu. Alice ? C'est joli comme prénom j'aime bien...n Moi je me nomme Sayotomi.

Elle flotte pour venir jusqu'à moi, elle à pas l'air bien... Calme ? Je l'aurais vexé ? Je ne sais pas m'y prendre pour me faire des... Non pas des amis ! Je dois m'y faire je ne suis pas faite pour avoir des amis ! Non non non non non ! Je la regarde, tous compte fait de près, elle est mignonne. J'aimerais bien lui sourire pour faire en sorte qu'elle est un accueil moins froid, mais ça m'est impossible de sourire comme ça sans raison.

je fais un blocage sur ses cheveux, de près ils... ils ressemblent fort à ceux de Mikono, ce noir soyeux et splendide, elle a les même qu'elle. J'écarquille mes yeux et admire cette chevelure si parfaite... J'approche doucement ma main, j'hésite à plusieurs reprises et tente de les toucher mais ma main passe à travers et directement je retrouve mes esprits. Qu'elle idiote ! C'est un fantôme je ne peux pas la toucher ! Je lâche un soupir tous en restant neutre. Si tous ce que je vois ici me fais penser à elle ça va être dur dur. D'ailleurs, je la porte encore te toujours sur mon dos, son cerceuil est lourd mais ce n'est pas bien grave. D'ailleurs, cette fameuse Alice ne l'a même pas remarquer.

Bon, ne pas s’agacer et ne pas montrer qu’elle était vexée… Assez difficile vu le caractère d’Alice et le fait que la « gamine » se révélait avoir un don pour l’ennuyer. Elle ne le faisait surement pas exprès mais en même pas cinq minutes, elle avait enchainé plusieurs petits trucs qu’Alice n’appréciait pas. D’abord le manque cruel d’intérêt à son égard –c’est vrai quoi elle flottait au-dessus du sol, elle était un fantôme et particulièrement jolie ! Mais rien-, ensuite le fait qu’il ait tenté de la toucher sans même le lui avoir demandé. Si elle avait été matérielle, elle l’aurait peut-être déjà mal pris mais vu son état… Enfin elle se répétait stupidement –c’était agaçant !-. Tant qu’Alice ne se mettait pas à lui parler comme à une attardée c’est qu’elle se contrôlait encore. Seul point positif, il l’avait complimentée sur son nom, cela apaisait quelque peu l’humeur capricieuse de la fantôme.

En plus, elle était bizarre ! On aurait dit une espèce de robot sans émotion, excepté au moment où elle avait tenté de la toucher. Et c’était un cercueil qu’elle portait dans son dos ? Alice allait se passer de commentaire mais s’imaginait déjà avoir en face d’elle une goule ou quelque chose du même genre. Pas très flatteur. D’un ton toujours légèrement irrité et en lançant un regard qui montrait tout son agacement, elle lui répondit assez sèchement :

« -Tu as déjà dit que tu t’appelles Sayotomi… Tu habites au pensionnat ? »

Si elle arrivait à obtenir une ou deux informations de la petite, cela devrait suffire pour son arrivée. Après elle trouverait bien par elle-même s’il le fallait.

-Tu as déjà dit que tu t’appelles Sayotomi… Tu habites au pensionnat ?

M-merde ! Je l'avais déjà dis c'est vraie. Je détourne mon regard en rougissant légèrement sans le vouloir mais en gardant toujours mon air impassible. La honte c'est pas vraie ! Dès que je pense à Mikono j'oublier ce qui se passe même pas une minute avant parfois ! En tous cas, Alice à l'air agacée, c'est moi qui la rend comme ça ? Pourtant j'ai rien fais de spécial... Décidément je ne suis vraiment pas sociable ou les autres ne me comprenne pas. En tous cas il y a un truc qui cloche c'est certain. De toute façon, je ne suis pas venu ici pour me faire spécialement des amis, mais je suis venu pour Mikono ! Oui voilà, juste pour elle. Et en plus de ça, elle a pas l'air d'apprécier que j'ai tenté de toucher ses cheveux... D'un coté, ma main à avancé toute seule...? J'étais perdue dans mes souvenirs...

- Euh, désolé je me répète. Aussi pardon pour avoir tenté de toucher tes cheveux sans permission. C'est que... Leurs beautés m'ont fait penser à ceux d'une... Partenaire qui m'étais chère. Sinon, oui, je suis pensionnaire ici mais je n'ai pas de chambre pour le moment.

Je n'ose plus la regarder en face, malgré ma neutralité, mon regard est empli de regret, penser à Mikono peut facilement me plomber le moral. Mais je dois essayer d'être accueillante c'est la moindre des choses. Je relève mon regard vers elle tous de même, c'est impoli d'après les humain de ne pas regardé la personne avec qui l'on parle. Je me gratte derrière la tête et remonte un peu Mikono qui glisse encore en soupirant. je fais une courbette, pour souhaiter la bienvenu, ce que font les humains dans leurs étranges habitudes je crois. Chez les démons, enfin dans notre famille c'est quand condamne quelqu'un à mort mais bon.

En tous cas, bienvenu à toi à Kagaribi.

Bon, elle n’allait pas lui apprendre quoi que ce soit. Si elle n’avait pas de chambre c’est qu’elle n’était pas là depuis longtemps, et Alice n’avait pas envie de s’éterniser dans ce jardin venteux. C’est vrai le vent avait tendance à la déliter parfois, surtout en cas de brusques rafales et bourrasques. C’était très désagréable. Alice se calma tout de même un peu pour deux raisons : d’abord parce qu’elle s’était excusée et parce qu’indirectement, elle venait de la complimenter sur sa chevelure qui était sa plus grande fierté. Passant d’une légère moue à un air neutre, Alice ne dit rien pendant quelques secondes.

Le problème avec son interlocutrice c’était surtout qu’elle semblait normale pendant un moment puis qu’elle faisait quelque chose qui irritait ou déstabilisait la fantôme. Là, Alice ne sut pas distinguer si sa courbette était une manière étrange de la saluer ou si elle se moquait juste d’elle. La jeune femme se mordilla une lèvre en étrécissant son regard, dans l’expectative. Devait-elle se vexer ou prendre cela comme une réelle formule de politesse ? D’un côté si elle se vexait alors qu’elle tentait juste d’être polie, elle aurait l’air irascible –bon elle l’était un peu quand même mais chut !-, de l’autre si elle la remerciait alors qu’elle se moquait d’elle, elle passerait pour une idiote ne comprenant pas l’ironie. D’un ton neutre, elle répondit finalement :

-Merci…

Alice regarda ensuite vers le pensionnat. Elle aurait bien laissé Sayotomi en plan mais il lui restait un paquet d’amour propre et quelques notions de politesse, elle résista donc à l’envie de traverser un ou deux murs pour terminer son arrivée et prit son mal en patience. Jetant un autre regard à la gamine, elle fut à nouveau perturbée par le truc ressemblant fort à un cercueil dans son dos. Sa curiosité naturelle reprit rapidement le dessus :

-Excuse-moi mais… dans ton dos c’est un cercueil ?

- Merci…

Elle me... Remerci ? Alors les êtres vivants, non pardon. Les autres races remeci pour des raisons qui me sont incconu. Peut être le faite que je l'ai complimenté sur ses cheveux ? Ça doit être ça. De toute façon je ne vois que ça comme explication, enfin bon. Alice regarde maintenant vers le pensionnat, je regard alors dans le même champs de vision et il n'y a pas grand chose à voir. En tous cas elle a pas l'air réjouie d'être ici, d'un côté il doit faire froid pour eux. Moi je trouve que la température est normale. D'un côté je suis un peu une sorte de princesse des neiges... Pourtant Alice est morte non ? Comment peut elle sentir le froid, c'est insencé. Je retourne mon regard vers elle. Elle fait d'ailleurs de même, mais un peu dirons nous... Perturbée ?

- Excuse-moi mais… dans ton dos c’est un cercueil ?

Et bien voila, elle pose enfin une question qui est un tabou pour moi. Je baisse mon regard qui s'aggrave et releve la tete, toujours impassible, mais mon regard me trahi... Mon regard est comme abbatu, triste et sans vie. Je vais devoir encore dire que je trimballe un cerceuil pour mes futurs meurtres, ou que je suis un vampire, ou une goule tant qu'on y est ! Quoi que dans des mangas ça sert à ranger des armes ! Bref, un mensonge pour détourner que le cerceuil abrite Mikono. Pourquoi je le cache ? Toujours pour le même raison, Mikono est rechercher pour sa performance et son système de défense irréprochable. Un vrai petit bijou qui pourrait devenir un modèle pour construire une arme dangereuse en la démontant. Bon, je lui répond quoi... Je sais, que je suis une simple marionettiste. Et que je trimballe mon matériel dans un cerceuil. Voilà...

- Oui, c'est bien un cerceuil. Je me bat avec des Marionettes grandeurs natures. Je porte dedans mon matériel.

Des marionnettes ? Dans un cercueil ? D’accord ce devait être encombrant et cela pouvait servir à contenir une poupée de forme humanoïde mais elle n’avait rien trouvé d’autre ? Et puis Alice doutait que quelqu’un allait vouloir la combattre ici. En quelques mots, Alice avait complètement changé son avis sur Sayotomi, de naine un peu spéciale elle était devenue complètement bizarre à ses yeux. Pourtant ce n’était pas comme si elle trouvait les gens étranges comme cela, elle l’était elle-même et pas qu’un peu, mais depuis le début de leur conversation elle avait un apriori envers elle. Alors maintenant elle avait juste envie de continuer son chemin et d’oublier cette étrange rencontre. Avec un air ne cachant pas son désappointement et sa surprise devant une telle réponse, elle répondit simplement :
 
«- Ah… euh… je vois… »
 
En temps normal sa curiosité naturelle l’aurait poussée à vouloir voir ce qu’il y avait dedans mais quelque chose la retenait. La tête que faisait son interlocutrice ? Un pressentiment que cela ne ferait qu’empirer leur relation et terminerait dans quelque cas que ce soit sur un refus strict ? Peu importait, mais maintenant, Alice ne savait vraiment plus quoi dire. Secouant légèrement sa tête pour se reprendre, elle dit finalement en jetant un autre regard vers le pensionnat :
 
«- Bon euh… Je vais y aller. Il faut encore que je me présente au pensionnat pour mon arrivée et que je m’installe. »
 
Elle regarda Sayotomi un instant, avant qu’une bourrasque plus forte que les autres ne fasse se déliter ses jambes. Ce fut ce qui la convainquit qu’il était temps pour elle de rentrer dans le bâtiment. Avec un léger hochement de tête envers Sayo, Alice se retourna et se dirigea vers le bâtiment en disant :
 
« -A une prochaine fois peut-être. »

[Merci pour ce Rp Sayo ^^ Si tu veux faire une dernière réponse n'hésite pas, sinon à verrouiller.]